La fois où j’ai dû justifier mon travail et ma valeur

La fois où j’ai dû justifier mon travail et ma valeur


J’ai toujours eu ce besoin-là de me faire accepter. D’être aimée par les autres pour être capable de voir ma propre valeur. Et même à 27 ans, c’est encore un peu comme ça.

Il y a quelques semaines, j’ai vécu une situation où j’ai dû justifier mon travail et ma valeur, où j’ai dû ME justifier. J’ai eu envie de te partager mon expérience avec toi parce que j’ai l’impression qu’être une femme, c’est aussi sentir qu’on doit se justifier constamment (et c’est surtout vrai avec notre sexualité). Je ne suis certainement pas la seule avec un syndrome de l’imposteur aussi gros que ma crainte de ne pas être aimée.

Partager mon expérience sur le blogue, c’est aussi parler de ma vulnérabilité, mon insécurité, mon humanité.  

 

Pour te mettre en contexte, je suis membre d’un groupe Facebook qui parle de sexualité. Je suis tombée dessus par hasard et, évidemment, j’étais curieuse de lire les échanges entre les femmes du groupe et aussi partager mon vécu en lien avec la sexualité.


Un lundi soir tranquille de mai, une des membres du groupes demande dans sa publication des références de professionnelles pour une consultation. Je lui réponds que j’offre du coaching en sexualité (en ligne et par courriel) et qu’elle peut m’écrire pour qu’on discute des possibilités et voir si ça peut lui convenir. Je n’ajoute aucun lien vers mon site web ou ma page Facebook, seulement une bonne dose d’ouverture et d’empathie pour ce qu’elle doit vivre à ce moment-là.



Quelques minutes plus tard, je reçois plusieurs commentaires d’autres membres du groupe me demandant ma formation académique et mon appartenance à un ordre professionnel, me mentionnant que plusieurs actes sont réservés en sexologie.


Je réponds que je suis diplômée de la maîtrise en travail social, d’où le fait de ne pas utiliser le titre de «sexologue» pour me présenter. J’ajoute que j’ai une expertise dans le domaine, mais je n’ai pas la prétention de remplacer le travail d’une sexologue. Je pense que différent.es spécialistes répondent à différents besoins.


La membre continue l’échange en mentionnant son malaise dans la mesure où ma pratique est indépendante et n’est pas encadrée par un ordre professionnel. Le titre de «coach en sexualité authentique» n’est pas un titre officiel d’aucune profession reconnue et protégée au Québec.


Elle est d’accord que la diversité des spécialistes fait la force. En ce sens, elle encourage la membre qui a fait la demande à se tourner vers des
vrai.es professionnel.les qui pratique selon le code de déontologie d’un ordre professionnel, que ce soit sexologie, psychologique, travail social.


Je me suis sentie attaquée et diminuée. La valeur de mon travail n’était pas du tout pris en compte. Mon parcours académique, mon expérience professionnelle et expérientielle ont été effacés d’un coup.


Je vais être claire ici : Non, je ne suis pas une sexologue et j’ai fait le choix de ne pas m’inscrire à aucun ordre professionnel, pour plusieurs raisons qui m’appartiennent. Je collabore souvent avec des sexologues et je comprends que mon travail est très différent du leur.


Je suis coach en sexualité authentique (oui c’est un titre que j’ai créé pour décrire mon travail) et je me spécialise au niveau de la relation d’aide. J’accompagne les femmes au quotidien à reprendre le pouvoir sur leur vie sexuelle et à replacer la sexualité au coeur de leur bien-être.

 

Durant les dernières années, j’ai accompagné plusieurs femmes et membres de la diversité sexuelle à travers leur cheminement en les accueillant, les écoutant et en leur partageant des outils pour qu’ils.elles puissent reprendre leur pouvoir dans toutes les sphères de leur vie.

 

Mon travail ne se situe pas au niveau de l’évaluation des troubles sexuels (qui est un acte réservé aux sexologues), mais plutôt dans l’éducation et le fait d’outiller les femmes sur la reprise de leur pouvoir sexuelle de façon concrète pour qu’elles puissent avoir une vie sexuelle vivante & épanouie.

 

Mon savoir s’est créé à partir de ma propre expérience et des notions apprises durant mon parcours académique. Mon savoir-être, lui, a toujours été ancré en moi. Mon ouverture, mon écoute, mon empathie, ma sincérité et ma générosité sont des éléments qui m’appartiennent et qui ne viendront jamais avec aucun titre ni adhésion à un ordre professionnel.

 



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